En installant des ruches, on favorise uniquement l’abeille mellifère, Apis mellifera, espèce domestiquée par l’Homme pour son miel. Hors, derrière le mot “pollinisateurs” se cache une multitude d’insectes sauvages : papillons de jour et de nuit, mouches diverses, hannetons, cétoines et autres scarabées, fourmis, guêpes, abeilles et autres Hyménoptères…

Les abeilles sauvages notamment, excellentes pollinisatrices, comprennent près de 1000 espèces différentes en France ! Abeilles charpentières, halictes, colettes, mégachiles, bourdons… La plupart sont solitaires et ne produisent pas de miel. Elles vivent moins d’un an et meurent généralement en hiver après avoir pondu dans leur nid, installé dans des tiges creuses, des galeries creusées dans le bois ou la terre, les anfractuosités d’une écorce ou d’un mur de pierres…

Installer des ruches ne suffit donc pas à préserver l’ensemble de ces insectes pollinisateurs qui assurent la reproduction de près de 80% des plantes à fleurs à l’échelle mondiale, d’autant plus que multiplier les ruches dans une même zone peut au contraire créer une concurrence entre les abeilles domestiques et les abeilles sauvages, souvent au détriment de ces dernières.

Les abeilles domestiques et sauvages ont pourtant leur place côte à côte dans les espaces verts : mais pour qu’elles puissent coexister, il est essentiel d’offrir de la nourriture et des refuges en abondance à tous les pollinisateurs en laissant de la place aux plantes sauvages, en diversifiant les aménagements (prairies, haies, bosquets, bois mort…), en végétalisant massivement partout où c'est possible.